Sujet encore tabou, la précarité menstruelle touche pourtant des millions de femmes en France. Utiliser des protections jetables pendant ses règles, cela représente un budget conséquent pour les personnes aux revenus modestes. Rendre les protections hygiéniques gratuites est devenu un enjeu d’égalité, défendu par des associations féministes et certaines personnalités politiques. Et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Faut-il changer les règles ?
Lutter contre la précarité menstruelle : un enjeu d’égalité
La précarité menstruelle représente un véritable enjeu de société. On estime qu’environ 2 millions de françaises seraient concernées. Ces femmes ont de grandes difficultés à se procurer des protections périodiques pendant leurs règles, à cause de leurs faibles revenus. Certaines catégories de femmes sont plus particulièrement touchées :
- celles qui vivent sous le seuil de pauvreté ;
- les personnes sans domiciles fixe ;
- les étudiantes.
Selon une enquête réalisée par Le Monde, le coût des règles s’élèverait en moyenne à une dizaine d’euros par cycle menstruel, soit une dépense annuelle de 100 à 150 euros.
Ce budget peut sembler anecdotique pour certaines, mais pour les femmes les plus pauvres, c’est une somme conséquente. Pensons aussi aux familles qui ont plusieurs filles : le coût des protections peut rapidement être multiplié par deux ou trois, voire plus !
Et pourtant, les femmes n’ont pas le choix : chaque mois elles doivent utiliser des serviettes ou des tampons périodiques au moment de leurs menstruations. Dans une optique d’égalité et de solidarité, les protections hygiéniques gratuites apparaissent comme une mesure nécessaire.
Donner des protections hygiéniques gratuites aux étudiantes
Une population étudiante davantage touchée par la pauvreté
Les étudiantes sont particulièrement touchées par la précarité menstruelle. N’ayant pas encore d’emploi, elles ont souvent un budget limité et doivent subvenir à diverses dépenses (loyer, nourriture, transports, etc.).
Selon une enquête de la FAGE, un tiers des étudiantes auraient besoin d’une aide pour financer l’achat de leurs protections menstruelles.
Les difficultés d’accès aux tampons et serviettes peuvent impacter le quotidien des jeunes filles, sur le plan social, scolaire et sanitaire. Certaines, par exemple, ne se rendent pas à l’université pendant leurs règles, ne pouvant pas se protéger efficacement. D’autres peuvent développer des problèmes de santé à cause de l’utilisation prolongée de la même protection.
Des décisions gouvernementales
Pour lutter contre cette injustice, la Ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé le 28 février 2021 une mesure visant à rendre gratuites les protections périodiques pour les étudiantes.
Au sein des Résidences Universitaires et des Services de Santé Universitaires, les jeunes filles pourront se procurer des serviettes ou des tampons gratuitement. Sur les campus, elles pourront également en obtenir dans des points de distributions dédiés. Ces dispositifs devraient se déployer à partir de la rentrée 2022.
Certaines universités (Lille, Rennes, La Sorbonne, etc.) proposaient déjà, dès 2019, un système de distributeur de serviettes en libre service.
Grâce aux prises de position politiques, on peut espérer que ces initiatives se multiplient pour que les étudiantes aient un accès entièrement gratuit aux tampons et serviettes.
Un coup de pouce des mutuelles
A savoir aussi, certaines mutuelles étudiantes proposent à leurs adhérentes le remboursement d’une partie de leurs dépenses liées aux protections périodiques.
La LMDE par exemple, prend en charge 20 à 25 euros par an des coûts liés aux règles. Une aide non négligeable pour les jeunes filles aux budgets serrés !
Trouver des solutions pour faire des économies pendant ses règles
Quand on a ses règles, les serviettes et tampons jetables ne sont pas les solutions les plus économiques. Il existe des protections réutilisables ou lavables, moins chères sur le long terme et plus écologiques !
La serviette lavable
Cette protection intime s’utilise comme un protège-slip classique. La seule différence, c’est qu’une fois utilisée, on la lave pour pouvoir la porter à nouveau. Pratique et confortable, elle reste bien en place dans la culotte grâce à des boutons pressions à clipser. En général, elle est composée de coton et de matières naturelles, ce qui la rend plus respectueuse de la santé que les serviettes jetables.
Si tu veux tester, on t’a préparé un guide complet pour t’aider à choisir la meilleure serviette hygiénique lavable.
La cup
La cup menstruelle est un dispositif interne en silicone, qui permet de recueillir le flux sanguin pendant les règles. Une fois pleine, il suffit de la vider et de la nettoyer à l’eau chaude avant de la remettre en place. C’est une des méthodes les plus économiques, puisqu’on peut l’utiliser pendant plusieurs années.
La culotte de règles
C’est la tendance du moment ! Ce sous-vêtement s’utilise pendant les menstruations et absorbe les écoulements sanguins en toute discrétion. On l’enfile comme une culotte classique, et on peut la garder plusieurs heures (en fonction de l’abondance du flux) avant de la changer. Il suffit alors de la passer sous l’eau froide ou de la faire tremper quelques heures, avant de la laver avec le reste du linge sale.
Ce type de protection est économique sur le long terme, mais il faudra prévoir un certain budget pour s’en procurer plusieurs au début.
Si tu veux t’en offrir une ou plusieurs, on t’a préparé une sélection de culottes menstruelles pas chères. Tu trouveras forcément ton bonheur !