Les solutions naturelles pour soulager les douleurs menstruelles
S’il est une chose commune à toutes les femmes, ce sont les règles. En revanche, toutes ne souffrent pas du syndrome prémenstruel (SPM) qui peut se manifester par : de fortes douleurs pelviennes, une migraine, une mycose, de l’irritabilité, de la fatigue… On parle de dysménorrhée, essentiellement pour les douleurs physiques et de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), pour les troubles plutôt liés à l’humeur, comme la déprime. Ces différentes manifestations, qui surviennent généralement quelques jours avant les menstruations, peuvent être très invalidantes. Afin de les apaiser et de limiter l’automédication, qui n’est pas sans risques, de plus en plus de personnes se tournent vers des remèdes naturels pour soulager les règles. En voici quelques-uns.
Les plantes et les épices : une solution simple et efficace
Les infusions de plantes
En matière de santé, la nature regorge de richesses permettant de se soigner de façon naturelle. À commencer par les plantes. Consommées sous forme d’infusion, certaines d’entre elles ont des vertus qui ont déjà fait leurs preuves.
Les feuilles de framboisier : elles ont un effet antispasmodique efficace et régulent le cycle féminin. Recommandées par les sages-femmes, elles améliorent non seulement la fertilité chez la femme, mais aussi chez l’homme. Elles favorisent le renforcement des muscles de la ceinture pelvienne et de l’utérus, facilitant ainsi l’accouchement.
La sauge officinale : tout comme la feuille de framboisier, elle, est riche en actifs phyto-œstrogéniques, des molécules chimiques structurellement proches des œstrogènes produites par les ovaires et ayant donc les mêmes propriétés. Elle est également recommandée à l’arrivée de la ménopause grâce à son effet bénéfique sur les troubles qui y sont liés : les bouffées de chaleur, les suées nocturnes, les problèmes d’humeur…
Les fleurs d’achillée millefeuille : avec les mêmes caractéristiques que ses congénères, elle agit sur la dysménorrhée et régule le cycle menstruel.
Outre ces trois plantes, il existe encore d’autres végétaux capables de soulager les douleurs de la phase menstruelle : la mélisse, la camomille, le fenouil…
Les épices
On ne vante plus les bienfaits des épices pour la santé. Non contentes de relever un plat, elles ont également de nombreuses vertus.
Le gingembre : racine réputée pour être aphrodisiaque et pour… épicer la sexualité (grâce à son effet sur la circulation sanguine), elle a aussi des propriétés anti-nauséeuses, anti-inflammatoires et antispasmodiques. Alors, si on ne craint pas son côté piquant, on n’hésite pas à en consommer cru, cuit, sous forme de poudre, tisane ou même de sirop, quelques jours avant et pendant les menstruations.
Le curcuma : anti-inflammatoire connu, il améliore également, lui aussi, la circulation sanguine. Une pincée à saupoudrer sur vos plats pendant quelques jours à l’approche et, pendant vos règles, vous feront le plus grand bien.
La cannelle : si vous ne supportez pas ce qui est trop piquant, la cannelle est un anti-inflammatoire et un antispasmodique efficace. À consommer sous forme de poudre dans vos plats salés ou sucrés, ou bien sous forme d’infusion.
L’aromathérapie : oui, mais avec précaution
Les macérats
Si les infusions de plantes sont un remède bien connu contre les maux liés aux règles, les macérats et les huiles essentielles sont aussi intéressants. Le macérat est le résultat obtenu après macération d’une partie d’une plante (fleurs, feuilles, racines…) dans une huile végétale (issue des graines, fruits ou noyaux d’une plante oléagineuse) vierge. Les principes actifs de chacun des deux s’en trouvent alors multipliés. Les huiles essentielles sont quant à elles issues de la distillation de plantes aromatiques et sont beaucoup moins grasses.
Le macérat de bourgeon framboisier : quelques gouttes dans un verre d’eau permettent de détendre les muscles de l’utérus et agissent sur l’équilibre hormonal.
Le macérat de bourgeon de cassis : grâce à son action anti-inflammatoire puissante. Là encore, quelques gouttes suffisent pour soulager vos maux.
Les huiles essentielles
L’huile essentielle d’estragon : antispasmodique, elle peut être appliquée avec un mélange huileux végétal sur le bas-ventre pour soulager les contractions de l’utérus, parfois difficiles à supporter.
L’huile essentielle de sauge sclarée : antispasmodique, elle permet également de diminuer les effets liés à la ménopause comme les bouffées de chaleur. Pour finir, elle agit sur le stress et l’anxiété. À appliquer en massant le ventre, mélangée à un corps gras huileux.
Il existe d’autres huiles à utiliser en cas de dysménorrhée comme celles de lavande vraie, de basilic tropical, de petit grain bigarade, de gaulthérie, d’angélique, de lentisque pistachier et bien d’autres encore. Certaines d’entre elles peuvent être utilisées en synergie pour plus d’efficacité.
Leur utilisation n’étant ni anodine ni sans danger, demandez toujours l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
Les compléments alimentaires : un coup de boost parfois utile
En cas de carence et parce que, parfois, une alimentation équilibrée ne suffit pas, la prise de compléments alimentaires peut être nécessaire : en cas de fatigue ou de stress passagers, de rhume, mais également pendant les règles.
Les oligo-éléments
Les oligo-éléments, du grec oligo, « peu abondant », sont des substances minérales présentes dans le corps, mais non produites par ce dernier. Les sels minéraux y sont quant à eux présents en grande quantité.
Le zinc et le cuivre : l’association de ces deux oligo-éléments aiderait à réguler les variations hormonales et serait très utile dans le cadre du SPM ou de la ménopause. Ils auraient un effet bénéfique sur les douleurs abdominales, fréquentes pendant le cycle.
Le calcium : son efficacité contre les troubles menstruels a déjà été démontrée. Les femmes souffrent en effet souvent d’une baisse de son taux au cours du cycle qui peut entraîner notamment nervosité et baisse de moral.
Les vitamines
Les vitamines, elles, sont des substances organiques nécessaires au bon fonctionnement de notre corps. Une supplémentation, sous forme de compléments alimentaires, sera parfois nécessaire en cas de déficit. Elles peuvent également être fournies par l’alimentation.
Magnésium et vitamine B6 : la combinaison de ce minéral et de cette vitamine les rend plus actifs et efficaces. Tout comme le calcium, le premier a des effets profitables sur les maux liés au cycle féminin comme l’irritabilité et les crampes utérines.
L’alimentation : ce qu’il faut privilégier ou éviter
Les aliments naturellement riches en magnésium ou en calcium
Outre le chocolat, les oléagineux sont une excellente source de magnésium : amandes, noisettes, pistaches, cacahuètes, noix de cajou, graines de tournesol… N’hésitez pas à en prendre une poignée dans la journée, en collation ou pour le dessert.
Les légumineuses et les céréales complètes en sont également très riches.
Pour le calcium, regardez du côté des produits laitiers, comme les yaourts nature, la faisselle ou le fromage blanc.
Les aliments riches en oméga 3
Mettez des oméga-3 dans votre assiette. La consommation de poissons gras, de noix, d’avocats et de certains légumes favoriserait un bon transit et réduirait l’inconfort intestinal souvent lié aux règles.
Les aliments riches en fer
Le sang contient beaucoup de fer, aussi il n’est pas rare de souffrir d’une carence pendant les règles. Pour la compenser, on favorisera certains aliments comme :
· La viande (surtout la rouge et les abats) ;
· les fruits de mer ;
· les poissons gras ;
· certains légumes verts, comme le brocoli ou les petits pois (eh non, les épinards, bien qu’intéressants, ne sont pas « LA star » que l’on croit).
Vous pouvez aussi faire un bilan auprès d’un naturopathe qui saura vous conseiller selon votre profil et vous proposer un régime adapté.
Les massages et les médecines douces : un instant pour soi
Les massages
Se masser le bas-ventre permet généralement de calmer un peu les douleurs. Appliquez une huile végétale et effectuez des mouvements dans le sens des aiguilles d’une montre pendant quelques minutes.
Si vous les supportez, l’association d’une huile essentielle permettra de bénéficier de ses vertus, comme expliqué un peu plus haut.
L’ostéopathie
L’utérus est un organe musculaire. Situé dans le “petit bassin”, ou pelvis, il est rattaché au “grand bassin” par des ligaments. Si la mobilité du bassin est limitée, suite à un déséquilibre mécanique, la tension exercée sur les ligaments empêchera la bonne vascularisation de l’utérus.
Après vous avoir examinée, l’ostéopathe pourra procéder aux manipulations nécessaires et ainsi « libérer » l’utérus.
L’acupuncture
Selon cette discipline, issue de la médecine chinoise, notre corps est traversé par une énergie vitale, transportée par une sorte de « réseau routier », les méridiens. Chacun d’eux est associé à un organe différent et aux viscères. L’un de ces méridiens, le vaisseau conception, nourrit l’utérus (et l’appareil génital, chez l’homme). Le mauvais fonctionnement d’un organe perturbe le déplacement de l’énergie et peut se répercuter sur le plan physique, mais aussi psychologique.
En appliquant des aiguilles à des endroits stratégiques, le praticien pourra relancer la bonne circulation de cette énergie et traiter ces problèmes.
Pour celles qui craignent les aiguilles, l’acupression ou digipression (avec les doigts) est tout aussi efficace.
Le sport et le sexe : des remèdes naturels pour soulager les règles encore tabous ?
Si vous n’êtes pas fan des médecines parallèles, il existe d’autres solutions très “basiques” et qui fonctionnent, comme le sport et le sexe.
Le sport
Faire du sport pendant vos règles, si vous en avez le courage, aura des effets bénéfiques. Vous pouvez opter pour une discipline assez douce comme le yoga, le pilates ou le stretching ou plus dynamique, comme la danse ou le cardio, ou toute autre activité dans laquelle vous vous épanouissez.
Ces exercices entraîneront la production d’endorphine, cette hormone du bonheur, qui vous aidera à vous relaxer et à ressentir plus de bien-être. En activant la circulation sanguine, le sport permettrait également d’atténuer les spasmes.
À la recherche d’une alternative aux protections périodiques traditionnelles pour faire du sport ? Découvrez l’éponge menstruelle.
L’activité sexuelle
S’il est une activité qui libère de l’endorphine, c’est bien celle-ci. Bien que cela puisse encore être un tabou pour certains, le sexe n’est absolument pas déconseillé pendant cette période. L’endorphine est non seulement un régulateur de l’humeur, mais elle atténue aussi la douleur. Alors, si vous en ressentez l’envie, ne vous en privez pas.
Vous l’aurez compris, il existe de nombreux remèdes de grand-mère autres que la bouillotte pour soulager des douleurs de règles. Toutefois, il convient d’abord de s’assurer qu’elles ne sont pas dues à une pathologie comme l’endométriose, à un kyste, un fibrome ou au syndrome des ovaires polykistiques (SOPK). En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre gynécologue ou tout autre spécialiste du cycle féminin et à demander plusieurs avis. Et si cet article vous a plu, partagez-le !
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Sources :